Quel paradoxe que ces élections départementales qui vont se dérouler fin mars, avant celles des nouvelles régions, dont les candidats commencent à présenter leurs ambitions cantonales et départementales, avant que soient clairement précisées les compétences des régions et des collectives, donc des départements eux-mêmes, et cela pas avant quelques mois encore [1] ! L’argument constitutionnel invoqué pour ce calendrier n’est guère raisonnable en fait, même si, en droit ces élections ne devaient pas être à nouveau différées !
En effet, commune, intercommunalité, département, région, état, c’est à chacun ses territoires, avec des répartitions mais aussi des recouvrements de compétences (développement économique, transports, action sociale, culture, loisirs, etc.).
Dans ce flou, n’est-ce pas une sorte de carte blanche qui nous est demandée de donner aux futurs élus départementaux des élections cantonales de fin mars : Au nom de leur toute fraiche légitimité, vont-ils peser sur la rationalisation de nos territoires de vie ? voudront-ils renforcer le niveau départemental, fusse contre toute rationalité ou efficience ? On aimerait qu’ils invitent à la réflexion dès maintenant, sur ces questions aussi, particulièrement d’actualité malgré la discrétion dont elles sont l’objet.
Concrètement, et particulièrement dans le nord38, combien d’intercommunalités tardent à mieux se structurer ensembles; comme si aménagement et égalité des territoires n’étaient pas interdépendants; comme si le pôle métropolitain lyonnais ne bousculait pas déjà nos cartes administratives et géographiques, par ex. avec le développement de la « plaine de St-Exupéry », comme si l’on pouvait aujourd’hui être candidat aux cantonales sans être clair sur l’avenir de notre région !
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